Le député Belkhir Belhaddad a présenté devant ses collègues de l’Assemblée Nationale le bilan d’un dispositif instauré en décembre 2016 par décret, qui permettait à un médecin traitant de prescrire de l’activité physique à un patient reconnu en « affection de longue durée » (le décret en prévoit 29) et le confier à des éducateurs sportifs spécialisés. Le projet était ambitieux et concernait près de 20 millions de gens, en ajoutant les hypertendus et les personnes en surpoids élevés dont on sait l’importance de l’exercice physique dans l’amélioration de l’état de santé.
Une bonne idée pas suivie d’effet. Sans rentrer dans les détails pour deux raisons :
A part la première consultation, un manque de financement par l’assurance maladie et surtout un manque d’adhésion de la part des médecins généralistes, ce qui peut sembler incroyable compte tenu des connaissances les plus récentes dur le sujet.
Médicament universel, gratuit et efficace.
Le médicament qui marche dans l’obésité et les maladies cardiovasculaires, dans le diabète et la dépression, qui ralentit le vieillissement et prolonge la jeunesse, existe ! Qui plus est, il est gratuit… Mais malheureusement, souvent pas ou mal prescrit par de trop nombreux médecins. Ce produit réelle ment miracle… c’est l’exercice physique !
Vous êtes sans doute très nombreux à être déçus par toutes ces promesses alléchantes et la banalité de cette proposition. Pourtant, si vous saviez ce que quelques dizaines de minutes quotidiennes d’exercice peuvent rapporter, il est probable que vous n’attendriez même pas d’avoir fini de lire cette page pour vous ruer sur vos baskets. Mais vous auriez tort de le faire sans préparation, car il y a aussi, l’expression « médicament universel », le mot « médicament », qui implique toute une série d’indications, précautions et contre-indications. C’est d’ailleurs là que votre médecin devrait intervenir et c’est sans doute par méconnaissance qu’il n’aborde pas le sujet aussi souvent qu’il le devrait. À sa décharge, il faut dire que, même si elles paraissent banales, toutes ces notions n’ont été vérifiées et publiées dans les grands congrès de médecine que très récemment.
C’est une vraie prescription.
Qui dit médicament dit prescription. Car pour chaque individu, il y a un type d’exercice et surtout un programme différent. On passera cette semaine à les détailler.
Pourquoi l’exercice physique fait-il perdre du poids et l’inactivité gonfle-t-elle la bedaine ? Tout simplement parce que nos gènes ne sont pas très éloignés de ceux de l’homme des cavernes qui n’avait comme préoccupation principale que de chasser. Essayez de courir après un lièvre et vous allez comprendre pourquoi ils étaient maigres et pourquoi ils avaient développé un gène de l’épargne qui leur permettait de stocker pour les périodes de famine. L’homme moderne a cherché des remèdes contre les maladies de la pauvreté. Il avait oublié qu’il possède toujours ce gène de l’épargne – et sans doute pour longtemps. Un gène qui, loin de le protéger comme ses ancêtres, met désormais, au contraire, son existence même en péril. Désormais la survie, pour des centaines de millions d’habitants de cette planète, passe par la lutte contre les pathologies de l’opulence et le stress de la vie moderne.
Peu de contre-indications.
Chez qui l’exercice physique est-il interdit ? Pratiquement personne… Mais attention ! À aucun moment, on ne parle de sport. Ce sont nos battements cardiaques, leur rapidité, qui définissent la zone à partir de laquelle on passe de l’un à l’autre. Si le sport peut parfois être dangereux, l’activité physique avec une limite supérieure au rythme cardiaque n’a jamais tué personne… C’est précisément ce que doit vous expliquer votre médecin. Tout comme, en fonction de votre morphologie, de votre âge et de vos goûts, il doit vous conseiller le type d’activité à pratiquer.
45 minutes, à 4 fois par semaine
Ensuite, comme dans toute bonne prescription, les doses sont importantes. Sachez que de petites durées quotidiennes sont moins efficaces que trois à quatre bonnes séances hebdomadaires.
Pour vérifier la justesse de ces conseils, qui vous font peut- être sourire ou hausser les épaules, il y a une preuve imparable : la prise de sang. En moins de trois mois d’activité régulière, par exemple 1 heure trois fois par semaine, tous ceux qui sont limites en glycémie, ou cholestérol ou encore triglycérides, pourront constater l’efficacité exceptionnelle de cette prescription.
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